A long way

/ENGLISH VERSION BELOW/

« Les passagers à destination d’Amsterdam sont priés de se présenter à la porte A9 pour l’embarquement. » Cela faisait un moment que je n’avais plus ressenti cette petite dose d’adrénaline et d’excitation, propre à ces longs voyages vers l’inconnu que j’affectionne tant. Aéroport de Genève. Il est 6h. Je me prépare mentalement aux deux prochains jours de voyage. Premier vol jusqu’à Amsterdam, puis second jusqu’à Dar Es Salaam (Dar pour les intimes), avec escale à l’aéroport du Kilimanjaro. C’est donc passablement fatiguée que j’arrive enfin en Tanzanie, après 18h  de trajet tout compris. Je sens l’air humide et chaud sur ma figure qui me fait remonter les souvenirs de mes voyages passés et souris comme un enfant qui découvre un nouveau jouet, heureuse et épanouie, stimulée par cet environnement où tout est encore à découvrir. 


Concentre-toi, Aurélie, c’est là que commencent les choses sérieuses. Je passe le contrôle des visas et récupère mon bagage sans problème. Puis, c’est le moment de trouver un taxi. Malgré la fatigue, je prends toujours autant de plaisir à négocier les prix pour enlever la taxe touriste écrite sur mon front. Satisfaite de mon deal, je m’assieds tranquillement pour 45 minutes à travers la ville. Le chauffeur ne connait pas l’endroit et c’est à 1h du matin que je finis par m’éteindre dans ma guest house, profitant des quelques heures que j’ai à disposition pour récupérer de ce long périple loin d’être terminé. 

4h50. Réveil. Juliet, employée de la guest house, me propose gentiment de m’accompagner jusqu’à l’arrêt de bus (Magufuli new bus stand). J’accepte, soulagée de ne pas avoir à me préoccuper du chemin. Nous marchons en discutant, dans la nuit, le long d’une autoroute en construction. Les voitures nous frôlent et nous dépassent à toute vitesse, il n’y a pas de trottoir. Malgré l’heure matinale, il y déjà foule autour des dizaines de bus prêts à partir aux quatre coins de la Tanzanie. Je n’ai qu’une photo de mon billet et bien entendu, la dame ne veut pas me laisser passer si je n’ai pas le format papier. Je dis au revoir à Juliet et un homme prend le relais spontanément. Il m’explique qu’il faut que je donne 300 schillings tanzaniens (TZS) si je veux passer. Je m’exécute, habituée de ces petits laisser-passer. Et ça marche ! Me voilà près de mon bus dans lequel je m’assieds enfin. Maintenant, c’est mon cher accompagnant qui veut sa part. Il me demande l’équivalent de la moitié de mon billet, prétextant que c'est pour avoir mis mon sac à dos dans la soute du bus. Je lui explique gentiment que cela ne va pas être possible et lui donne un petit billet. Il s’en va, mécontent de ne pas être arrivé à ses fins. Puis, c’est parti. Avec une ponctualité digne des trains suisse, le car se met en mouvement pour 10 nouvelles heures de route jusqu’à Iringa, destination finale. 


Le trajet est long, et nous ne faisons qu’une pause de 20 minutes. Une petite télévision passe des comédies tanzaniennes et j’en profite pour me faire l’oreille au Swahili, langue officielle du pays. Les paysages sont magnifiques et la nature luxuriante. Nous passons à travers un parc. Moi qui pensais être indifférente aux animaux, je me surprends à m’émerveiller lorsque j’aperçois une girafe et des antilopes (ou du moins ce que j’imagine être des antilopes) qui traversent la route devant les roues du bus. Je suis bel et bien en Tanzanie. C’est vers 16h que j’arrive enfin à Iringa. A peine sortie, je suis accueillie par Sintike, étudiante de troisième année dans le même bachelor que le mien qui a gentiment accepté de m'accueillir chez elle le temps de trouver un logement. Karibu ! (Bienvenue). Elle me prends dans ses bras et nous effectuons les derniers kilomètre qui nous séparent de sa maison en petit taxi local. I made it ! Nous passons le reste de la journée à marcher dans la ville et discutons pendant des heures, jusqu’à ce que la fatigue me rappelle que, malgré l’excitation, il faut que je dorme un peu. Après avoir sécurisé mes affaires dans la chambre en hauteur (Sintike m’ayant informée que des rats aiment se balader dans l'appartement), je m’endors, heureuse et me réjouissant déjà de découvrir mes premiers cours à l’Université demain. 



Sintike devant son restaurant


Paysage depuis le bus

____________________________________________________________________________

 A long way 


"Passengers bound for Amsterdam should report to gate A9 for boarding." It's been a while since I've felt that little bit of adrenaline and excitement that I love about these long journeys into the unknown. Geneva airport. It is 6 o'clock in the morning. I am mentally preparing myself for the next two days of travel. First flight to Amsterdam, then a second one to Dar Es Salaam (Dar), with a stopover at Kilimanjaro airport. So I arrive in Tanzania quite tired, after 18 hours of travel all included. I feel the humid and warm air on my face which brings back memories of my past trips and I smile like a child who discovers a new toy, happy and fulfilled, stimulated by this environment where everything is still to be discovered. 

Concentrate, Aurélie, this is where the serious stuff starts. I pass the visa control and get my luggage back without any problem. Then it's time to find a taxi. Despite the fatigue, I still take as much pleasure in negotiating the prices to remove the tourist tax written on my forehead. Satisfied with my deal, I sit quietly for 45 minutes through the city. The driver doesn't know the place and it's at 1am that I finally switch off in my guest house, taking advantage of the few hours I have to recuperate from this long journey far from being over. 

4h50. I wake up. Juliet, the guest house employee, kindly offers to accompany me to the bus stop. I accept, relieved not to have to worry about the way. We walk and talk in the night along a highway under construction. Cars pass us and speed past us, there are no pavements. Despite the early hour, there is already a crowd around the dozens of buses ready to leave for the four corners of Tanzania. I only have a picture of my ticket and of course the lady doesn't want to let me pass if I don't have the paper format. I say goodbye to Juliet and a man takes over spontaneously. He explains that I have to pay 300 Tanzanian shillings (TZS) if I want to pass. I comply, used to these small forms of corruption. And it works! Here I am near my bus and I finally sit down. Now it's my dear companion who wants his share. He asks me for the equivalent of half my ticket. I kindly explain to him that this will not be possible and give him a small ticket. He leaves, unhappy that he didn't get his way. Then it's off. With a punctuality worthy of Swiss trains, the bus sets off for another 10 hours drive to Iringa, the final destination. 

The journey is long, and we only take a 20-minute break. A small TV is playing Tanzanian comedies and I take the opportunity to learn Swahili, the official language of the country. The landscapes are magnificent and the nature is luxuriant. We pass through a park. I thought I was indifferent to animals, but I am surprised when I see a giraffe and antelopes (or at least what I imagine to be antelopes) crossing the road in front of the bus wheels. I am indeed in Tanzania. It's around 4pm that I finally arrive in Iringa. As soon as I get out, I am greeted by Sintike, a third year student in the same bachelor's programme as mine. Karibu! (Welcome). She takes me in her arms and we drive the last mile to her house in a small local taxi. I made it! We spend the rest of the day walking around the city and talking for hours, until fatigue reminds me that, despite the excitement, I need to get some sleep. After securing my belongings (Sintike having informed to me that some rats can wander), I fall asleep, happy and already looking forward to my first classes at the University tomorrow. 



Comments

Popular posts from this blog

KaribuPads

The adventure of Kilimanjaro

Let's start with the check-in