The adventure of Kilimanjaro
/ENGLISH VERSION BELOW/
Day 1
Réveil fatiguée, après une nuit chaotique. Un oeil. Puis l'autre. J'ai dormi chez mon guide Galaxy, que je viens de rencontrer, partageant mon lit avec son fils de 3 ans et sa femme. Deux autres enfants sur un matelas dans la même chambre. 5 personnes entassées, joyeux mélange de bruits et de ronflements. Le petit s'est réveillé en pleine nuit, agité. Ses petits pieds me poussant sur le côté. Puis, le ballet infernal de ronflements a recommencé. J'ai dû finalement dormir 4h en tout. Mes yeux sont gonflés, la mama me chauffe de l'eau et je prends une douche rapide. Je me sens un peu nerveuse. Moins que les jours précédents, car Galaxy m'inspire confiance. Mais l'image de ce challenge couplée avec la peur de l'inconnu me fait sortir de ma zone de confort. J'avale deux toast, bois quelques gorgées de thé et c'est parti. Chaussures, sac. Tout est prêt dans la voiture. Nous nous arrêtons deux fois pour acheter la nourriture manquante et récupérer le reste de l'équipe. Tout le monde (le guide, les 4 porteurs, le cuisinier et le chauffeur) s'entasse dans la voiture. Puis, c'est parti pour l'entrée du parc du Kilimanjaro : Machame gate. Je profite du trajet pour m'assoupir et terminer ma nuit. Après 45 minutes, la route se met à monter et la voiture à fumer. Le moteur est en surchauffe. Le chauffeur s'arrête et nous attendons au bord de la route que tout le système refroidisse. 20 minutes plus tard, un bus qui redescendait accepte gentiment de nous amener jusqu'en haut avec tous les bagages. Après avoir réparti le matériel entre les porteurs (chacun maximum 20 kilogrammes, en plus de leurs propres affaires), Galaxy se charge des dernières procédures administratives. Pendant ce temps, je suis assise seule et observe les autres touristes. Nous ne sommes que 4 à partir à cette heure : un jeune couple et une autre femme seule. J'espère secrètement que personne d'autre ne montera aujourd'hui. J'aime avoir le chemin pour nous. 13h. Tout le monde est parti, il ne reste que Galaxy et moi. Il me regarde : "twende !" et d'un même élan, nous entamons notre ascension. Il fait frais et très humide, le temps est couvert. Le chemin bien dessiné traverse la jungle sur 11 km avec 1000m de dénivelé jusqu'au prochain camp. Je m'attendais à bien pire et suis agréablement surprise de voir que le sentier monte très progressivement. Sur le chemin, j'échange avec Galaxy sur ses expériences et il m'apprend de nouveaux mots en Swahili. De temps à autre, nous croisons un porteur ou un autre guide avec qui nous discutons. Les tanzaniens ont l'air d'apprécier mes efforts pour apprendre leur langue et communiquer. La plupart des touristes ne connaissent que quelques mots. 30 minutes avant d'arriver au camp, un autre cuisinier nous rejoint. Il a de la musique sur son téléphone et bob Marley nous accompagne pour le dernier kilomètre, dans la joie et la bonne humeur. Il est 17h. Au detour d'un sentier, j'aperçois une petite maison en dur : une des nombreuses toilettes du camp dans lequel nous allons passer la nuit. Je suis surprise de voir autant de tentes plantées les unes à côté des autres. Certains touristes sont montés plus tôt que nous et se sont déjà installés avec leur équipe. Notre rythme étant relativement rapide, certains porteurs de mon équipe sont encore entrain de monter. Je les attends sagement avec Galaxy, puis nous montons nos tentes : une grande pour eux 6 et la cuisine, et une petite tente pour moi. Max, un des porteurs, m'amène un petit bol d'eau chaude pour que je puisse me rincer le visage, ce que je fais avec beaucoup de plaisir. Puis, je rejoins l'équipe dans la grande tente où Godi, le cuisiner a commencé à préparer le repas. Je bois un thé et il me fait des popcorn (fancy adventure). Nous discutons avec l'équipe entre Swahili et anglais. Seul Galaxy parle anglais de manière fluide. J'en profite pour pratiquer mon Swahili et apprendre de nouvelles phrases. Je me sens bien, fière d'avoir réussi cette première journée et beaucoup plus détendue que ce matin. Je me rends compte que le chemin est accessible et beaucoup moins difficile qu'imaginé. Dans la tente, les discussions s'enchaînent. Ne comprenant pas tout, je déconnecte et les observe. Chacun a un rôle bien particulier dans l'équipe.
1. Galaxy, guide et leader. 46 ans. C'est lui qui a constitué l'équipe, géré la relation client et l'argent. Il payera les autres une fois de retour à Arusha. Pendant la montée, il ne porte "que" ses affaires et marche avec moi. En tant que boss, il reçoit sa nourriture après moi et avant les autres. Cela fait 16 ans qu'il monte le Kilimanjaro et il se réjouit de finir la maison qu'il est entrain de construire pour vivre hors de la ville et cultiver du maïs et du café.
2. Charles, le Massaï du groupe et le plus jeune après moi. Porteur de 26 ans. C'est le plus rapide et celui qui monte et démonte les tentes. Il porte les principales affaires et essaye de nous réserver de bons endroits dans les camps s'il arrive avant nous. Son rêve : faire du business en vendant du bois ou du bétail. Il est curieux et parle quelques mots d’anglais.
3. Godi, le cuisinier. Un peu mieux payé que les porteurs, il porte uniquement ses affaires. Je ne sais pas son âge, mais il doit avoir la trentaine. Son rôle est de fermer la marche pour ne pas laisser les porteurs plus lent tout derrière et pour les motiver. Il prépare trois repas par jour pour l'équipe. Grand enfant, il aime faire des blagues et amène une belle énergie.
4. Max : porteur. La trentaine. Plus réservé, il ne parle pas anglais mais aide Godi à cuisiner. Serviable, c'est lui qui s'assure que je me sente bien et il n'hésite pas à m'aider si besoin. Il se repose peu et s'assure que toutes les tâches sont effectuées au camp. Il a un bon rythme de marche. Avant d'être porteur, il transportait en bus les minéraux des mines de Tanzanie au Kenya. Un jour, la personne avec qui il faisait du business a retourné sa veste et lui a volé toute sa marchandise. Depuis, il est porteur au Kilimanjaro, en attendant de se reconstituer un capital.
5. Makange (général aka senior porter ou General Makange). 54 ans, mais il en fait 10 de plus. Ce sont ses dernières montées qu'il effectue lentement, avant la retraite. Le reste de l'équipe le ménage en le faisant porter moins et en prenant soin de lui. Sa présence est une belle preuve de la solidarité entre eux. Personnalité atypique, il ne parle pas anglais mais m’appelle « sa fille ». Tout le monde le connait et aime sa compagnie, car il est drôle.
6. Le politicien (renommé Mama Samia), porteur plus très jeune non plus, mais moins vieux que Makange. Peu bavard pendant la montée, il semble retrouver toute son énergie dans la tente où il parle pendant des heures, enchaînant anecdotes et politique. Plus timide, il ne me parle pas beaucoup.
Je me sens bien avec eux et suis contente de passer ce moment convivial. Puis, Godi nous sert le repas : soupe et poêlée de légumes avec pommes de terre. J'apprends que les autres mangeront chaque repas de l'ugali (flocons de maïs mélangés avec de l'eau). J'en profite pour goûter ce plat national que je n'ai jamais mangé en 3 mois et trouve cela très bon. Belle surprise. C'est un plat très peu cher mais qui remplit pour toute une journée : excellent pour les porteurs qui ont une grosse activité physique chaque jour. Après le repas, je reste encore un moment avec eux, puis je rentre dans ma tente et dors comme un bébé, épuisée.
Day 2
6h30. L'esprit encore endormi, je suis réveillée par les bruits de pas des gens qui s'activent déjà dans le camp. J'ai étonnamment très bien dormi pour une première nuit sous tente. Pleine d'énergie, je range mes affaires et plie mon sac de couchage. Dehors, il bruine et tout est mouillé. Mon matelas est humide. Je me rince rapidement le visage avec l'eau chaude que Max m'apporte (je profite quand il fait encore une température raisonnable pour avoir une hygiène de base), puis rejoins l'équipe dans la grande tente pour le petit-déjeuner. Au menu : chapati et fruits, avec du thé. Je mange tranquillement, puis nous finissons les derniers préparatifs et, laissant les derniers porteurs derrière nous, nous entamons cette deuxième journée. Le chemin est bien plus raide et exigeant que le premier jour. Mais je suis de bonne humeur et ne sens pas trop l'effort. Autour de nous, la végétation se fait plus rare : on a définitivement quitté la jungle. Les gros arbres sont remplacés par des pierres et des petits sapins. Partis parmi les premiers, nous croisons peu de monde, mais je reconnais quelques visages du premier jour. Je demande à Galaxy de m'apprendre 10 nouveaux mots en swahili et il prend son nouveau rôle de professeur à cœur, me questionnant le long du chemin. Après 2h30 de montée, nous prenons une bonne pause pour attendre les porteurs et j'en profite de boire mon petit jus de mangue industriel quotidien, qui me donne l'énergie suffisante quand je commence à être fatiguée. Sorti de la brume, le soleil se lève et réchauffe l'atmosphère. Nous sommes maintenant à 3500m d'altitude, moment où le corps commence à réagir. Nous reprenons la route et effectivement, je suis davantage essoufflée et me sens plus fatiguée, bien que le sentier soit beaucoup plus facile qu'en début de journée. Après 30 minutes, les symptômes s'estompent et je remercie mon corps qui s'adapte vite. La dernière heure est tranquille et nous amène au prochain camp. Il fait beau, mais le vent souffle et je donne un coup de main à l'équipe pour monter les tentes, qui menacent de s'envoler. Il est midi. Godi me prépare une salade et une petite soupe. Les autres continuent leur régime à base d'ugali. Puis, sieste. Personne ne dort, sous peine de ne rester éveillé toute la nuit. Mais le repos fait du bien. Vers 16h, je me lève et explore le camp, curieuse de savoir combien de touristes montent en même temps que moi. D'après mes estimations très approximatives, nous sommes une vingtaine à prendre cette route. A 17h, je pars marcher 1h30 avec Galaxy et Charles. Nous montons voir le camp des touristes qui ont choisi de prendre la route Lemosho. Ils sont plus que nous et plusieurs gros groupes dorment ce soir au camp. Parmi eux, des français qui tournent un film avec quelques joueurs de football et musiciens. C'est la première fois en 3 mois que j'entends parler français et je réalise que je suis très bien avec mon équipe tanzanienne. Après avoir fait quelques photos avec le sommet en background, nous retournons au camp et trouvons Godi qui nous a préparé des popcorn. Puis, soupe et wali maharage, mon plat préféré. Repue de tous ces repas, et pleine d'énergie, je reste encore une bonne heure dans la grande tente avec tout le monde, rigolant avec Galaxy, Charles et Max. Nous nous apprenons des mots en anglais, en français et en Swahili et j'en apprends plus sur les traditions Massai. Puis, vers 21h, je retourne dans ma tente et me glisse dans mon sac de couchage. Le vent souffle fort et toute ma tente tremble, mais tiens bon. Je finis par m'endormir.
Day 3
Nuit agitée. Je n'ai pas le sentiment d'avoir dormi profondément et me suis réveillée régulièrement. Je ressens la fatigue et espère que cela ne rendra pas mon ascension plus difficile. Je me rince le visage avec de l'eau chaude (merci Max), range mes affaires, et viens prendre mon petit-déjeuner. Comme hier: chapati, fruits et thé. Nous ne sommes pas pressés, je m'allonge donc dans la grande tente pour me reposer 30 minutes de plus, à côté de Galaxy. Puis, c'est l'heure de partir. J'attache mes chaussures et nous entamons notre marche. Aujourd'hui, nous montons à 4600m et redescendons dormir à 3900 mètres, acclimatation oblige. Les porteurs sont donc moins pressés, car ils empruntent une autre route qui va directement au prochain camp et seront arrivés bien avant nous. Les quelques arbres restant ont disparu et c'est un paysage volcanique, avec beaucoup de grosses pierres qui nous accompagne le long de la montée. Ce matin, je suis dans mon monde. Je reste donc silencieuse et profite de ce moment pour conscientiser chaque pas que je fais et profiter de l'instant présent. Je me sens connectée à mon corps et à mon environnement et réalise à quel point je ne prends jamais le temps de faire cet exercice pourtant très bénéfique. Galaxy me suit, saluant de temps en temps un des nombreux porteurs que nous croisons sur le chemin. Après 2h de marche, nous croisons la route Lemosho. Dès ce soir, nous passerons la nuit avec toutes les personnes qui grimpent le Kilimanjaro, peu importe la route choisie. Je n'aime pas m'arrêter, nous arrivons donc à notre but après 3 heures de marche, avant la plupart des autres touristes. C'est ici, à 4600m, que tout le monde prend son lunch. Godi m'a préparé un petit pic-nic que je partage avec Galaxy, assis sur un gros rocher. J'observe les porteurs qui s'activent et suis presque effrayée de voir à quel point les gens (qui ont probablement payé 3x ce que j'ai payé) sont traités comme des rois. Les porteurs montent des tentes pour le repas, les cuisiniers préparent des repas chauds et lorsque les touristes arrivent, ils passent leur pause comme au restaurant, utilisant des chaises et des tables. Moi qui aime l'aventure, je suis très heureuse de mon pic-nic et de la présence de Galaxy, qui n'a pas besoin de me servir un plat chaud. Après une bonne heure de pause, nous redescendons vers notre prochain camp. N’aimant pas beaucoup descendre, je me distrais en demandant à Galaxy de me raconter une histoire. Il me parle d’abord de certaines traditions de son ethnie, les Chaga, puis je le questionne sur sa situation familiale et il s’ouvre à moi, me racontant son histoire et son vécu. Je l’écoute avec attention et suis surprise lorsque nous arrivons au camp. Le temps passe vite quand on parle. Repas, puis, comme d’habitude, nous discutons un peu avant d’aller dormir. Aujourd’hui, j’ai proposé à Galaxy de dormir à côté de moi dans la tente, car j’ai beaucoup de place et eux sont un peu entassés. Il me rejoint donc pour la nuit.
Day 4
8h. A côté de moi, Galaxy est déjà réveillé. J'ai dormi comme la dernière nuit, par intermittence. Au milieu de la nuit, je me suis levée pour aller aux toilettes et, malgré le froid, ai pris le temps d'observer le ciel. Sans pollution lumineuse, le spectacle est incroyable.
Aujourd'hui, l'étape est relativement courte, tout le monde prend son temps. Cela tombe bien, car mon estomac a tourné toute la nuit. J'ai du manger quelque chose qui n'a pas passé. Ceci, couplé à l'effort, au manque de sommeil et à l'altitude, je ne me sens pas au top de ma forme. Je troque les chapati contre du pain blanc, plus digeste. Puis, après le rangement des tentes, nous entamons notre ascension. La plupart des groupes sont déjà partis, nous croisons donc peu de porteurs sur le chemin. Nous commençons la journée en escaladant une grosse paroi de pierre, qui, menaçante depuis le bas, s'avère difficile, mais faisable. Je me concentre pour ne pas tomber, car la chute serait fatale. L'altitude rend l'effort plus compliqué et je suis essoufflée comme si j'avais fait un sprint. Lentement mais sûrement, nous arrivons en haut. Je suis vidée de toute mon énergie, j'ai peu mangé ce matin. Je bois un jus pour reprendre des forces et nous continuons. Cette fois-ci, le chemin descend et j'en profite pour récupérer en marchant très lentement. Je suis à bout de force et ne suis pas d'humeur à parler. Je me surprends à regretter d'être seule, de n'avoir que Galaxy pour me remonter le moral. C'est la première fois que je ressens cela depuis que je suis partie et je réalise à quelle point mon aventure aurait été différente si j'avais été avec des amis. Mais cette expérience me permet d'être bien plus proche de l'équipe tanzanienne et d'apprendre de leurs histoires. Après une autre longue pause, le jus fait effet et ma bonne humeur revient, en même temps que mon énergie. Je finis le reste du chemin plus facilement, mais suis tout de même épuisée quand j'arrive au camp. Il va falloir que je me ménage, car demain, en plus de l'étape, nous entamerons le sommet à 1h du matin. J'aurai donc peu d'heures de sommeil et le sommet est l'étape la plus difficile. Heureusement, cet après-midi est dédiée au repos. Après m’être reposée pendant quelques heures, je conviens avec Galaxy de monter un peu, puis redescendre au camp pour une meilleure acclimatation. Nous marchons 1h30, et je le questionne sur les différents symptômes liés à l’altitude. Il m’explique que cela lui arrive parfois de perdre l’appétit ou d’avoir l’estomac fragile. Je comprends donc que mon problème de digestion ne vient non pas de ce que j’ai mangé, mais de l’altitude. Nous revenons au camp où j’avale un peu de riz blanc et une banane. Puis, je vais me coucher, épuisée.
Day 5-6
Je n’ai pas dormi de la nuit, nous sommes trop hauts pour se reposer correctement. Aujourd’hui, nous avons une courte étape de 3 heures. Cette nuit, le sommet. Nous nous levons plus tard que d’habitude. Je me sens beaucoup mieux qu’hier et, pleine d’énergie, effectue les trois heures rapidement. Puis, ayant le sentiment de ne pas avoir marché assez, je propose à Galaxy, une fois arrivés au camp, que nous nous montions jusqu’à 5000m pour une meilleure acclimatation. Puis, nous retournons au camp qui se situe à 4600 pour le repas de midi. Cet après-midi est dédiée au repos, car ce soir, à 1h du matin, nous entamons l’ascension du sommet. Je me sens un peu nerveuse et me repose comme je peux dans la tente. Après un copieux repas du soir (Mali maharage), nous nous reposons quelques heures avant de partir. Impossible de dormir. Je ressens le challenge et ne sait pas trop à quoi m’attendre pour la montée. Finalement, l’heure arrive. Nous buvons un thé, j’enfile tous les habits que j’ai, prends ma lampe frontale et nous démarrons notre marche dans la nuit, Galaxy portant mon sac. La première heure se passe bien. Je ne vois rien, mais il ne fait pas encore trop froid et je suis montée à 5000m hier, donc mon corps ne se plaint pas. A partir de 5200, la montée se fait plus raide. La quantité d’oxygène diminue et je sens mon corps qui lutte pour trouver de l’énergie et avancer. Les groupes de touristes marchent les uns derrière les autres. Nous dépassons certains groupes en accélérant un peu le pas. Je sens mon coeur qui bat comme si j’avais couru un sprint. Puis, nous dépassons la barre des 5400. Le chemin est raide et glissant. Je ralentis le pas et mon corps se met en mode économie d’énergie. Impossible de penser. Tout mon corps est concentré pour ne pas geler à cause du froid et pour avancer. Un pas après l’autre. Lentement. Très lentement. les cinq heures à marcher dans la nuit, sans voir où nous allons, dans le froid et avec toujours moins d’oxygène semblent interminables. Alors que je me demande si je vais vraiment y arriver, sur le point d’abandonner, j’aperçois le premier point sur le somment. Ça y est, j’y suis presque. Stella point. 5600m d’altitude. Le soleil est entrain de se lever sur la mer de nuage, offrant un spectacle magnifique. Il y a peu de neige mais quelques gros blocs de glace. En contrebas, le cratère. J’avais presque oublié que le Kilimanjaro est un volcan. Reboostée, je m’efforce de marcher un peu plus vite, malgré le manque d’oxgène et le poids de la gravité sur mes épaules. Encore 45 minutes avant d’arriver au point culminant le plus haut : Uhuru Pik. Lentement, je marche, observant la vue. Il doit faire -15 et je suis très reconnaissante d’avoir Galaxy qui n’a pas peur de sortir ses mains des poches pour prendre des photos avec mon téléphone. Puis, ça y est, on est arrivé. J’attends que les quelques touristes qui nous ont devancé finissent leur photo, puis après avoir fait les notes, nous redescendons gentiment à Stella point. La durée maximum autorisée tout en haut est de 15 minutes, car il fait trop froid et qu’il n’est pas recommandé de rester à si haute altitude trop longtemps. Sur le chemin, je réalise que je viens de réussir le challenge et que je me situe au sommet de l’Afrique. Je me sens fière et heureuse, d’autant plus que le paysage est incroyable. Après avoir pris quelques photos supplémentaires, nous entamons déjà notre descente. Il est 7h. Nous avons marché toute la nuit et n’avons pas dormi. Je ressens une fatigue énorme, mais je puis dans mes réserve pour les 2,5 heures de descente. Galaxy est lui aussi fatigué. Il accélère le pas et je m’efforce de le suivre comme je peux. La descente est un soulagement. Chaque 100 mètres d’altitude perdus enlèvent un poids sur mon corps. Parfois, je m’arrête, profitant du silence infini de la montagne. Pas un bruit. Je me sens tellement fatiguée que je pourrais dormir là, tranquillement. Mais je me concentre et continue ma descente en faisant attention de ne pas tomber. Incroyable de découvrir tout le chemin que l’on a monté en pleine nuit sans rien voir. J’ai l’impression de découvrir une nouvelle route. Arrivés en bas, après 9h de marche, je n’ai même pas la force de manger et me couche dans ma tente, épuisée, recherchant un peu de repos. Il est 9h30. J’avais oublié qu’il est impossible de dormir si haut, malgré la fatigue. Une heure plus tard, je ressors donc de ma tente. Après le repas de midi, nous repartons pour 3heures de marche en descente, jusqu’au prochain camp à 3100m d’altitude. Je me demande si mes jambes vont pouvoir me porter jusque là. Je me sens complètement décalée et j’ai mal au pieds. Nous partons donc lentement et après 7 kilomètres qui me semblent infinis, arrivons au camp. La végétation est de retour, après quelques jours de désert. Après m’être reposée, je mange mon repas du soir avec l’équipe, qui se sent heureuse, car demain nous rentrons en ville. Nous finissons ce qui reste de la nourriture emportée au début du voyage, puis, très fatiguée après ces 12heures de marche, je rentre dans ma tente et m’endors comme un bébé. Nous sommes enfin assez bas pour avoir une nuit correcte.
Day 7
Il a plu toute la nuit et il continue de pleuvoir. Nous sommes de retour dans la jungle du premier jour. Je me réveille sur mon matelas humide et vais prendre mon dernier petit-déjeuner avec l’équipe. Puis, à 8h, nous entamons les derniers 10 kilomètres. La pente est douce et nous courrons presque. Il pleut des cordes et je suis trempée, malgré ma veste imperméable. Nous dépassons plusieurs groupes de touristes et je souris dans cette folle course pour arriver à la fin de cet extraordinaire aventure. Reposée, je me rends enfin compte de ce que j’ai fait. J’ai réussi. Je suis montée sur le Kilimanjaro. Incroyable. La pluie ruisselle sur mon visage et je continue à marcher vite, vers le retour à le civilisation. Après 2h30, nous arrivons au parking qui se situe à 1800m. Je reçois mon certificat et profite du temps d’attente pour tenter de me sécher. En vain. Je rallume mon téléphone après 7 jours et prends le temps de parcourir les centaines de messages reçus. Cela m’a fait du bien de déconnecter pendant une semaine. Puis, les porteurs qui nous suivaient étant arrivés, nous nous entassons dans la voiture que le chauffeur à réparé et qui nous amène, en 2 heures en ville. Back to Arusha. Je me sens très sale et fatiguée. Contrecoup de la fatigue accumulée. Après avoir récupéré mes affaires que j’avais laissé chez Galaxy, ils me conduisent à la petite auberge que j’ai sélectionnée pour la nuit. Je leur dis au revoir, les prenant chacun dans mes bras. Puis, pressée de prendre une longue douche, je rentre dans l’établissement. Cette expérience est sans doute une des plus belles que j’ai vécu. Heureuse et propre après une bonne douche chaude (grand luxe), je m’endors, contente et prête pour la suite de ce séjour en Tanzanie, qui n’est pas encore fini.
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Day 1
Wake up tired, after a chaotic night. One eye. Then the other. I slept at my guide Galaxy's, whom I just met, sharing my bed with his 3 year old son and his wife. Two other children on a mattress in the same room. 5 people crammed together, happy mix of noise and snoring. The little one woke up in the middle of the night, restless. His little feet pushing me to the side. Then the infernal ballet of snoring started again. In the end I had to sleep for a total of four hours. My eyes are swollen, the mama heats up the water and I take a quick shower. I feel a bit nervous. Less than the previous days, because Galaxy inspires me with confidence. But the image of this challenge coupled with the fear of the unknown takes me out of my comfort zone. I swallow two pieces of toast, drink a few sips of tea and off I go. Shoes, bag. Everything is ready in the car. We stop twice to buy the missing food and pick up the rest of the team. Everyone (the guide, the 4 porters, the cook and the driver) piles into the car. Then it's off to the entrance of Kilimanjaro Park: Machame gate. I take advantage of the journey to doze off and finish my night. After 45 minutes, the road starts to climb and the car starts to smoke. The engine is overheating. The driver stops and we wait at the side of the road for the whole system to cool down. Twenty minutes later, a bus that was coming down kindly agrees to take us up with all the luggage. After dividing the equipment between the porters (each one a maximum of 20 kilograms, plus their own stuff), Galaxy takes care of the final administrative procedures. Meanwhile, I sit alone and watch the other tourists. There are only 4 of us leaving at this time: a young couple and another single woman. I secretly hope that no one else will go up today. I like having the path to ourselves. 13h. Everyone has left, only Galaxy and I are left. He looks at me: "twende!" and with the same momentum we start our climb. It is cool and very humid, overcast. The well-designed path goes through the jungle for 11 km with 1000m of ascent to the next camp. I was expecting much worse and was pleasantly surprised to see that the trail climbs very gradually. On the way, I talk to Galaxy about his experiences and he teaches me new words in Swahili. From time to time we meet a porter or another guide and have a chat. The Tanzanians seem to appreciate my efforts to learn their language and communicate. Most of the tourists only know a few words. 30 minutes before we reach the camp, another cook joins us. He has music on his phone and Bob Marley accompanies us for the last kilometer, in good spirits. It is 5pm. At the end of a path, I see a small house: one of the many toilets of the camp where we will spend the night. I am surprised to see so many tents set up next to each other. Some tourists have gone up earlier than us and have already settled down with their team. Our pace is relatively fast and some of my team are still setting up. I wait for them with Galaxy, then we set up our tents: a big one for them and the kitchen, and a small one for me. Max, one of the porters, brings me a small bowl of hot water so that I can rinse my face, which I do with great pleasure. Then I join the team in the big tent where Godi, the cook, has started to prepare the meal. I drink tea and he makes me popcorn (fancy adventure). We chat with the team in Swahili and English. Only Galaxy speaks English fluently. I take the opportunity to practice my Swahili and learn new phrases. I feel good, proud to have succeeded in this first day and much more relaxed than this morning. I realize that the path is accessible and much less difficult than I imagined. In the tent, discussions follow one another. Not understanding everything, I disconnect and observe them. Everyone has a particular role in the team.
1. Galaxy, guide and leader. Age 46. He is the one who put the team together, managed the client relationship and the money. He will pay the others back in Arusha. During the climb, he "only" carries his gear and walks with me. As the boss, he gets his food after me and before the others. He has been climbing Kilimanjaro for 16 years and is looking forward to finishing the house he is building to live outside the city and grow maize and coffee.
2. Charles, the Maasai of the group and the youngest after me. A 26 year old porter. He is the fastest and the one who puts up and takes down the tents. He carries the main stuff and tries to book us good places in the camps if he arrives before us. His dream is to do business selling wood or cattle. He is curious and speaks some English.
3. Godi, the cook. A little better paid than the porters, he only carries his stuff. I don't know his age, but he must be in his thirties. His role is to close the march so as not to leave the porters behind and to motivate them. He prepares three meals a day for the team. A big kid, he likes to joke around and brings a lot of energy.
4. Max: porter. In his thirties. More reserved, he doesn't speak English but helps Godi to cook. Helpful, he makes sure I feel good and doesn't hesitate to help me if needed. He doesn't rest much and makes sure that all the tasks are done at the camp. He has a good walking pace. Before he was a porter, he used to transport minerals from the mines in Tanzania to Kenya by bus. One day the person he was doing business with turned around and stole all his goods. Since then he has been a porter in Kilimanjaro, waiting to build up his capital.
5. Makange (General aka senior porter or General Makange). 54 years old, but he is 10 years older. These are his last climbs, which he does slowly, before retirement. The rest of the team is taking care of him by making him carry less and taking care of him. His presence is a great proof of the solidarity between them. Atypical personality, he does not speak English but calls me "his daughter". Everyone knows him and enjoys his company, because he is funny.
6. The politician (renamed Mama Samia), not a very young carrier either, but not as old as Makange. Not very talkative during the climb, he seems to find all his energy in the tent where he talks for hours, linking anecdotes and politics. More shy, he doesn't talk to me much.
I feel good with them and am happy to spend this convivial moment. Then Godi serves us the meal: soup and fried vegetables with potatoes. I learn that the others will eat ugali (corn flakes mixed with water) at every meal. I take the opportunity to taste this national dish that I have never eaten in 3 months and find it very good. Nice surprise. It's a very cheap dish but it fills you up for a whole day: excellent for porters who have a lot of physical activity every day. After the meal, I stay a while with them, then I go back to my tent and sleep like a baby, exhausted.
Day 2
6h30. My mind still asleep, I am awakened by the sound of people's footsteps already working in the camp. I slept surprisingly well for my first night in a tent. Full of energy, I put my things away and fold my sleeping bag. Outside, it's drizzling and everything is wet. My mattress is damp. I quickly rinse my face with the hot water that Max brings me (I take advantage of the fact that it is still a reasonable temperature to have a basic hygiene), then join the team in the big tent for breakfast. On the menu: chapati and fruit, with tea. I eat quietly, then we finish the last preparations and, leaving the last porters behind us, we start this second day. The path is much steeper and more demanding than the first day. But I'm in a good mood and don't feel the effort too much. Around us, the vegetation is becoming scarcer: we have definitely left the jungle. The big trees are replaced by stones and small fir trees. We leave among the first ones, we meet few people, but I recognize some faces from the first day. I ask Galaxy to teach me 10 new Swahili words and he takes his new role as teacher to heart, asking me questions along the way. After 2h30 of climbing, we take a good break to wait for the porters and I take the opportunity to drink my daily industrial mango juice, which gives me enough energy when I start to get tired. Out of the mist, the sun rises and warms the atmosphere. We are now at 3500m altitude, the moment when the body starts to react. We set off again and indeed I feel more breathless and tired, although the trail is much easier than at the beginning of the day. After 30 minutes, the symptoms fade and I thank my body which adapts quickly. The last hour is quiet and brings us to the next camp. The weather is fine, but the wind is blowing and I help the team to put up the tents, which are threatening to blow away. It is midday. Godi prepares me a salad and a small soup. The others continue their ugali diet. Then it's time for a nap. No one sleeps, or else they will stay awake all night. But the rest is good. Around 4pm, I get up and explore the camp, curious to know how many tourists are coming up at the same time as me. According to my very rough estimates, there are about twenty of us taking this route. At 5pm, I go for a 1h30 walk with Galaxy and Charles. We go up to see the camp of tourists who have chosen to take the Lemosho route. There are more of them than us and several big groups are sleeping tonight at the camp. Among them, some French people who are shooting a film with some football players and musicians. It's the first time in 3 months that I hear French spoken and I realize that I am very well with my Tanzanian team. After taking some pictures with the summit in the background, we go back to the camp and find Godi who has prepared some popcorn for us. Then soup and wali maharage, my favourite dish. Full of energy, I stay another hour in the big tent with everybody, laughing with Galaxy, Charles and Max. We learn words in English, French and Swahili and I learn more about the Massai traditions. Then, around 9pm, I go back to my tent and slip into my sleeping bag. The wind blows hard and my whole tent shakes, but I hold on. Eventually I fall asleep.
Day 3
Restless night. I don't feel I slept deeply and woke up regularly. I feel the fatigue and hope that it won't make my climb more difficult. I rinse my face with hot water (thanks Max), put my things away, and come for breakfast. Like yesterday: chapati, fruit and tea. We are not in a hurry, so I lie down in the big tent to rest for another 30 minutes, next to Galaxy. Then it's time to leave. I tie my shoes and we start our walk. Today, we climb to 4600m and come back down to sleep at 3900m, acclimatization obliges. The porters are in less of a hurry as they take another route that goes directly to the next camp and will have arrived well before us. The few remaining trees have disappeared and it is a volcanic landscape, with many large stones that accompanies us along the climb. This morning I am in my own world. I stay silent and take advantage of this moment to be aware of each step I take and enjoy the present moment. I feel connected to my body and my environment and realize how little time I take to do this very beneficial exercise. Galaxy follows me, waving from time to time to one of the many porters we pass on the way. After 2 hours of walking, we cross the Lemosho road. As of tonight, we will spend the night with all the people climbing Kilimanjaro, no matter which route we choose. I don't like to stop, so we arrive at our goal after 3 hours of walking, before most of the other tourists. It is here, at 4600m, that everyone has lunch. Godi has prepared a small picnic for me which I share with Galaxy, sitting on a big rock. I watch the porters working and am almost scared to see how people (who have probably paid 3x what I paid) are treated like kings. The porters set up tents for lunch, the cooks prepare hot meals and when the tourists arrive, they spend their break like in a restaurant, using chairs and tables. I, who love adventure, am very happy with my picnic and with the presence of Galaxy, who doesn't need to serve me a hot meal. After a good hour's break, we head back down to our next camp. Not liking the descent much, I distract myself by asking Galaxy to tell me a story. He first tells me about some traditions of his ethnic group, the Chaga, then I ask him about his family situation and he opens up to me, telling me his story and his experiences. I listen carefully and am surprised when we arrive at the camp. Time flies when we are talking. Meal, then, as usual, we chat a bit before going to sleep. Today, I suggested to Galaxy to sleep next to me in the tent, as I have a lot of space and they are a bit crowded. So he joins me for the night.
Day 4
8h. Next to me, Galaxy is already awake. I slept like last night, on and off. In the middle of the night, I got up to go to the toilet and, despite the cold, took the time to observe the sky. Without light pollution, the spectacle is incredible.
Today, the stage is relatively short, everyone takes their time. It's a good thing, because my stomach has been churning all night. I must have eaten something that didn't pass. This, coupled with the effort, the lack of sleep and the altitude, I don't feel in top shape. I swap the chapati for white bread, which is more digestible. Then, after tidying up the tents, we start our ascent. Most of the groups have already left, so we meet few porters on the way. We start the day by climbing a large rock face, which, threatening from the bottom, proves difficult, but doable. I concentrate on not falling, as this would be fatal. The altitude makes the effort more complicated and I am out of breath as if I had done a sprint. Slowly but surely we reach the top. I am drained of all my energy, I have eaten little this morning. I drink a juice to regain my strength and we continue. This time the path goes downhill and I take the opportunity to recover by walking very slowly. I am exhausted and not in the mood to talk. I find myself regretting being alone, having only Galaxy to cheer me up. This is the first time I've felt this way since I left and I realize how different my adventure would have been if I'd been with friends. But this experience allows me to be much closer to the Tanzanian team and to learn from their stories. After another long break, the juice kicks in and my good mood returns, along with my energy. I finish the rest of the way more easily, but I am still exhausted when I arrive at the camp. I'll have to take it easy, because tomorrow, in addition to the stage, we'll start the summit at 1am. So I will have few hours of sleep and the summit is the most difficult stage. Fortunately, this afternoon is dedicated to rest. After resting for a few hours, I agree with Galaxy to climb a bit, then go back down to the camp for a better acclimatization. We walk for an hour and a half, and I ask him about the different symptoms linked to the altitude. He explains that he sometimes loses his appetite or has a weak stomach. I understand that my digestion problem is not due to what I ate, but to the altitude. We return to the camp where I eat some white rice and a banana. Then I go to bed, exhausted.
Day 5-6
I didn't sleep all night, we are too high to rest properly. Today we have a short 3 hour stage. Tonight, the summit. We get up later than usual. I feel much better than yesterday and, full of energy, complete the three hours quickly. Then, feeling that I haven't walked enough, I suggest to Galaxy, once we get to camp, that we climb to 5000m for better acclimatization. Then we return to the camp at 4600 for lunch. This afternoon is dedicated to rest, because tonight, at 1am, we start the ascent of the summit. I feel a bit nervous and rest as best I can in the tent. After a hearty evening meal (Mali maharage), we rest for a few hours before leaving. I can't sleep. I feel the challenge and don't really know what to expect for the climb. Finally, the time comes. We drink tea, I put on all the clothes I have, take my headlamp and we start our walk in the night, Galaxy carrying my bag. The first hour goes well. I can't see anything, but it's not too cold yet and I climbed to 5000m yesterday, so my body isn't complaining. From 5200 onwards, the climb gets steeper. The amount of oxygen decreases and I feel my body struggling to find energy to move forward. The groups of tourists walk one behind the other. We pass some of the groups, speeding up our pace a little. I feel my heart beating as if I had run a sprint. Then we pass the 5400 mark. The path is steep and slippery. I slow down my pace and my body goes into energy saving mode. I can't think. My whole body is focused on not freezing from the cold and on moving forward. One step at a time. Slowly. Very slowly. The five hours of walking in the night, without seeing where we are going, in the cold and with less and less oxygen seem endless. Just as I'm wondering if I'm really going to make it, about to give up, I see the first point on the summit. That's it, I'm almost there. Stella point. 5600m of altitude. The sun is rising over the sea of clouds, offering a magnificent spectacle. There is little snow but some big blocks of ice. Below, the crater. I had almost forgotten that Kilimanjaro is a volcano. Re-boosted, I try to walk a little faster, despite the lack of oxygen and the weight of gravity on my shoulders. Another 45 minutes before I reach the highest point: Uhuru Pik. Slowly, I walk, observing the view. It must be -15 and I am very grateful to have Galaxy who is not afraid to take his hands out of his pockets to take pictures with my phone. Then, that's it, we've arrived. I wait for the few tourists ahead of us to finish their photo, then after making the notes, we gently make our way back down to Stella point. The maximum time allowed at the top is 15 minutes, as it is too cold and it is not recommended to stay at such a high altitude for too long. On the way up I realize that I have just completed the challenge and am standing at the top of Africa. I feel proud and happy, especially as the landscape is incredible. After taking a few more photos, we start our descent. It is now 7am. We have walked all night and have not slept. I am feeling very tired, but I am still in reserve for the 2.5 hours of descent. Galaxy is also tired. He picks up the pace and I try to keep up as best I can. The descent is a relief. Every 100 meters of altitude lost takes a weight off my body. Sometimes I stop, enjoying the infinite silence of the mountain. Not a sound. I feel so tired that I could sleep there, quietly. But I concentrate and continue my descent, being careful not to fall. It's incredible to discover all the way up in the middle of the night without seeing anything. I have the impression of discovering a new road. At the bottom, after 9 hours of walking, I don't even have the strength to eat and I lie down in my tent, exhausted, looking for some rest. It is 9:30 am. I had forgotten that it is impossible to sleep so high, despite the fatigue. An hour later, I get out of my tent. After lunch, we set off again for a 3-hour walk downhill to the next camp at 3100m. I wonder if my legs will carry me that far. I feel completely out of place and my feet hurt. We set off slowly and after 7 kilometers, which seem endless, we reach the camp. The vegetation is back, after a few days of desert. After resting, I eat my evening meal with the team, who feel happy, because tomorrow we are going back to town. We finish what is left of the food we brought with us at the beginning of the trip, then, very tired after the 12 hours of walking, I go back to my tent and fall asleep like a baby. We are finally low enough to have a decent night's sleep.
Day 7
It rained all night and it is still raining. We are back in the jungle from the first day. I wake up on my wet mattress and have my last breakfast with the team. Then, at 8am, we start the last 10 kilometers. The slope is gentle and we almost run. It's raining like crazy and I'm soaked, despite my waterproof jacket. We pass several groups of tourists and I smile in this crazy race to reach the end of this extraordinary adventure. Rested, I finally realize what I have done. I have succeeded. I have climbed Kilimanjaro. I can't believe it. The rain pours down on my face and I continue to walk fast, towards the return to civilization. After two and a half hours, we arrive at the car park at 1800m. I receive my certificate and take advantage of the waiting time to try to dry myself. It was in vain. I turn my phone back on after 7 days and take the time to go through the hundreds of messages received. It felt good to disconnect for a week. Then, the porters who were following us arrived and we piled into the car that the driver had repaired and that brought us to town in 2 hours. Back to Arusha. I feel very dirty and tired. I feel very dirty and tired, the after-effects of the accumulated fatigue. After collecting my belongings from Galaxy, they take me to the small hostel I have selected for the night. I say goodbye, hugging each of them. Then, in a hurry to take a long shower, I enter the establishment. This experience is probably one of the best I have ever had. Happy and clean after a good hot shower (great luxury), I fall asleep, happy and ready for the rest of my stay in Tanzania, which is not yet over.
Tellement fier de toi ! Quelle aventure et quelles belles photos :) Hâte que tu me racontes tout ça. Profites bien de la suite !
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